Avec tous les bonnes quilles de vins originaux et natures que sert Rico sur son comptoir, j'en avais presque oublié que les garçons du Bar du Fumoir, sont avant tout des Barmen à cocktails. Jeudi dernier j'ai eu la chance d'être là lorsque l'équipe des Barmen du Fumoir présentait la carte des cocktails pour l'hiver 2012-2013.
Moi qui pratique le Vodka Martini avec un twist de citron dans sa version "Perfect" (mouiller les glaçons avec le Noilly Prat et le rejetter intégralement, la bonne dose -ma bonne dose- c'est ce qui reste sur les glaçons justement), je ne suis habituellement pas fan des mélanges trop sophistiqués.
Mais je dois avouer que ce que j'ai pu boire gouter ce jeudi m'a réconcilié avec les cocktails. Loin des nouveaux mixologistes qui me donnent les yeux rouges en faisant vieillir plusieurs années leurs préparations, ces barmen là connaissent leurs classiques et les exécutent à la perfection. Sur cette nouvelle carte, c'est la qualité intrinsèque des ingrédients qui semble les avoir guider.
En ce jour gris et froid de pluie, Quentin commence par un Porto Flip fait avec un Porto Late Bottled Vintage Taylor's 1990, jaune d'oeuf bio et muscade indienne de Goa.
Mousseux comme il se doit et épicé à souhait. Rien à redire. Il enchaine avec un Very Old Fashioned : whisky de seigle, zeste d'orange et chocolate bitter. C'est franc, rond, et cela réchauffe.
Jalal, toujours tout en nuance, nous fait gouter le Big Easy Fizz, une rafraichissante version du Gin Fizz, à base de Gin Hendricks (pour ses parfums), concombre frais et Tonic artisanal Fever Tree. C'est super british, très dans l'esprit du Pimm's Champagne des années '70.
Blaise arrive alors discrètement avec son Lait de Panthère, une boisson pour tigresse en quête de douceur, à base de rhum, lait de coco, crème de cacao et fêves de cacao torréfié de Sao Tomé. Mais il ne s'arrête pas là, et nous enchaine avec le Zanzibar, un long drink au rhum, gingembre, liqueur de verveine et miel de chataignier.
Pas le temps de souffler que je suis déjà entrain de siroter un Dry Batam, une vodka martini sous influence de liqueur de banane verte d'Indonésie, beaucoup plus subtil que ne le laisse supposer la petite quantité d'ingrédients entrant dans sa composition.
Jalal revient avec un des cocktails que j'ai préféré : le Pear to Pear : alcool de poire artisanal de Laurent Cazottes, whisky de malt et nectar de poire bio de Marcel Bio.
Rico le magicien, de retour d'une dégustation de vin et d'alcool de riz a surpris tout le monde avec un Yorokobi : Schochu (alcool de riz distillé japonais de Kyūshū, différent du saké, qui lui est plutot un "vin de riz" qui subit plusieurs fermentation), liqueur de feuille de tabac de Louisiane et poivre de Séchuan. Ce n'est pas seulement la rareté des composants de qualité qui m'ont scotcher, mais surtout la découverte de nouveaux gouts. C'est hyper fin et subtil, nouveau et... et...
Il y eu encore d'autres boissons à gouter, mais après le Yorokobi du Rico que j'ai consciencieusement terminé, je ne ma rappelle plus bien de la suite de la dégustation !
Alors certes, peu importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse, mais autant que ce soit très bon !