Comme tous les deux mois, Rico à bouleversé sa carte des vins au Fumoir. Plein de bonnes choses et déjà le printemps qui s'annonce.
Petites notes destinées à ses collègues en avant-première.
Dans les rouges :
- Un Cheverny (Loire) 2008 cuvée « le Pressoir » de Michel Gendrier
Un vin d’emblée plein de fraicheur, facile, franc. Mais quand même plus Pinot noir que Gamay, alors du fruit bien sûr, des cerises, des framboises mais aussi des notes de cuir, de fumé.
Michel Gendrier ne fait pas de bruit, mais produit des vins impeccables.
- Un Moulin à Vent 2009 (Beaujolais) cuvée « Les Trois Roches » du domaine du Vissoux, de Pierre-Marie Chermette
Un autre classique mais toujours aussi élégant.
Un nez enivrant de cassis, de fraises à la crème, de violette. Une bouche de fruits rouges, suave et longue.
Au final une p’tite touche de moka.
- Un Minervois 2008 (Languedoc-Roussillon) du Domaine du Loup Blanc : Le « Régal du Loup »
Cépages : grenache, carignan, syrah
Nicolas et Carine, les jeunes vignerons du Domaine du Loup Blanc réussissent toujours, peu importe le millésime, à produire des vins impeccables.
Parfaitement équilibré, sur des arômes typiques de garrigue, de mûres, de framboise, d’épices et de bleuet, rehaussés par des touches de réglisse. La bouche est fruitée, pleine et enveloppante, les tanins élégants et racés.
Un vin gourmand, réglissé, plein de soleil, épicé et fruité.
- Pic-Saint-Loup 2008 (Coteaux du Languedoc) cuvée « le Rollier » du Mas Foulaquier
Dominante de fruits noirs très caractéristique.
Minéral, réglissé, frais, équilibré.
Tanins soyeux et arômes de garrigue. Un vin comme Blandine : doux dehors et beaucoup de caractère à l'intérieur. Un vin de "détermination", goutez les vins de Pierre et Blandine, vous comprendrez.
Pour les Blancs :
- Un Anjou 2009 (Loire) de René Mosse
C’est du Chenin, c'est du subtil.
Le vin reste sec, porté quand même par de l’acidulé. Un nez incroyable de pommes et de poires bien mûres. Un chouille calvados.
Une pointe de gaz (on parlera d’un léger perlant) à l’ouverture, de la p’tite bulle qui gazouille et chatouille en fraicheur…Une pureté s’ensuit, et tranche même dans l'ensemble !.
"Laïs" 2009 d'Olivier Pithon - VDP Côtes Catalanes
Maccabeu, grenache blanc et gris.
Après avoir travaillé avec Gérard Gauby, Olivier Pithon s'est installé à Calce.
Le nom vous dit quelque chose ? Oui, c'est bien le petit frère du Grand Jo Pithon qui officie en Loire.
Olivier produit -entre autres- ce joli blanc plein de douceur mais avec un gras assez "cristallin".
Floral, minéral, soyeux, facile d'abord, mais bien plus complexe qu'il n'y parait.
« Laïs », c’est le p’tit nom de la vache du Domaine qui fournit une partie de l'engrais.
Un" Gaillac 9002" (Sud-Ouest), la cuvée « Zacmau » du domaine des Causses Marines, de Patrice Lescarret
Cépage : Mauzac
Un VDT. Un vin de table. Refusé à l’agrément par les pistoleros de commission d'agrément « Gaillac » parce que « non-conforme à l’appellation ». Tant mieux car en effet, rien à voir avec les autres Gaillac blancs. Ici, les vignes vieilles de 70 ans ont pris tout leur temps pour se frotter à la terre.
Met en joie intense comme son cousin le "Zacpro" mais ne s'achète pas en pharmacie
Notes de fleurs et de miel.
- Un Cour-Cheverny vieilles vignes 2005 (Loire), cuvée François 1er de Michel Gendrier
Cépage : Romorantin
C’est LE cépage des Cour-Cheverny (à coté de Blois). On ne le trouve nulle part ailleurs au monde (il en reste 60 ha de planté !).
Abandonné car plus fragile et plus difficile à travailler que son magnifique cousin le Chenin (se récolte tard, sensibilité à la pourriture grise).
Ce qui est rare se mérite, le travail des vignerons qui osent le Romorantin est à la hauteur des risques et de leur implication.
Une grande fraîcheur très minérale, puis des fleurs blanches. Dans le fond du creux des joues un peu de noix, on pense presque aux vins de Savennières.
C'est un vin qu'il faut savoir attendre. Le 2005 commence à se laisser gouter.
L'incroyable rapport prix/plaisir de cette dégustation.
Et aussi...
L'arrivée du Lalande de Pomerol de Jérome Aguirre du Château Haut-Musset.
Ce jeune vigneron travaille comme œnologue-conseil et produit proprement pour son compte avec une incroyable passion, chose rarissime dans le bordelais.
Son Lalande est un beau bouquet de fruits rouges, avec un boisé léger au service des tanins, légèrement animal.
Si il ne devait y en avoir qu'un, que ce soit ce vin de Jérôme Aguirre.
5000 bouteilles par an.
Une découverte conjointe de Danièle Gérault et Nicolas.
- Le Morgon 2009 Côte de Py de Jean Foillard
Un "vrai" beaujolais sans traitement chimiques ni levures aromatiques qui fait du bien à l'ensemble de l'appellation (s'en rendent t'ils compte ?)
Peu importe, Paris a toujours eu une relation spéciale et étroite avec le Beaujolais et Jean Foillard l'entretient (il livre lui même ses clients, comme c'était le cas dans les années 50-60 quand les vignerons récupéraient les bouteilles à chaque passage)
Du Morgon comme on en buvait à l'époque de "Du morgon dans les veines" de René Fallet.
C'est droit, c'est gourmand. Un vin qui provoque beaucoup d''émotion. On ne s'arreterait jamais d'en boire tant c'est gourmand.
Même en magnum, les Côte de Py de Foillard sont trop vite finis !
Chateauneuf Du Pape Vieilles Vignes 2007 du Château De Villeneuve de Stanislas Wallut.
Cépages principaux : grenache, syrah, mourvèdre. En Biodynamie.
Et contrairement aux grosses maisons, il s’agit là de la véritable expression du terroir, les sols sont cultivés et non pas traités. Stan se permet même de ne pas sortir un millésime si le raisin ne lui convient pas. Vin rare.